Raid Ouistréham – Ile Wight – Southampton 2014


L’Angleterre à portée d’étrave

Entre l’agitation et l’effervescence de Southampton et de Cowes, et le calme et la sérénité des rivières champêtres de Hamble et de Beaulieu, le Solent et l’île de Wight offrent des visages très différents. C’est à bord d’un Zodiac N-Zo, au départ de Ouistreham, que nous sommes partis découvrir ce paradis de la plaisance.

Texte et photos : Bertrand Beaujean & Laurent LAGRUE

Initialement, nous avions prévu de partir quelques jours aux îles Scilly à l’extrême pointe ouest de l’Angleterre, mais la météo en a décidé autrement. La dépression semble cependant se concentrer sur cette zone, ce qui nous laisse le champ libre pour aller à l’île de Wight et découvrir le Solent. Pour des raisons de logistique, c’est depuis le port de Ouistreham que nous décidons de partir.


dsc_9944Départ de la région Parisienne en fin de matinée direction ouistréham


 

dsc_9948L’aventure commence dès le départ, le Range Sport nous donne quelques difficultés mais avec un peu de savoir faire nous continuons notre route


dsc_9951Arrivée en début de soirée, préparation du N-ZO pour sa mise à l’eau


 

dsc_9955Mise à l’eau avec notre remorque Satellite sans immerger les moyeux


dsc_9962Départ au petit matin , complément de carburant avant notre traversée


dsc_9960Pas grand monde à cette heure pour passer le sas de l’écluse de Ouisthream

La traversée pour Wight est d’environ 100 milles, mais il faut plutôt compter 115 milles pour atteindre le port de Cowes situé au milieu de la côte nord de l’île. Au bout d’une vingtaine de milles, la mer commence à forcir et se montre de moins en moins confortable. Heureusement, notre Zodiac N-Zo ne se laisse pas trop perturber par ces conditions et prouve une fois de plus ses qualités marines.

Nous contournons Wight par l’ouest, une route qui nous fait passer au plus près des célèbres Needles (aiguilles en anglais).


 

zodiac nzo 700 needlesC’est le soulagement nous arrivons enfin en vue des Needles


Ces falaises de craie déchiquetées à la pointe ouest de l’île forment en effet de grandes aiguilles qui dominent la mer et qui sont balisées et protégées par un imposant phare rouge et blanc. La mer de travers que nous avons rencontrée durant cette traversée ne nous a pas épargnés et nous arrivons trempés à Cowes ;

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dsc_0082dsc_0078COWES et ses abords

heureusement, grâce à un magnifique ciel ensoleillé, nos habits de quart sécheront rapidement.

dsc_0021Arrivé à COWES nous prenons notre places et nous faisons sécher nos  EPI pour le lendemain

Nous profitons de ce climat printanier pour visiter ce bourg plein de charme.

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Nous sommes dépaysés, pas de doutes nous sommes en terres Anglaises

Le soir venu, nous regagnons la cabine de notre Zodiac pour nous glisser dans nos confortables duvets. Le lendemain matin, nous quittons l’île de Wight pour nous rendre à Southampton situé juste en face de Cowes.

dsc_0025 Petit déjeuner avant le départ

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Et c’est reparti pour une nouvelle journée d’aventure

Cette petite traversée n’a rien de compliqué, mais la très forte fréquentation conduit à la plus grande prudence. Le Solent est emprunté par beaucoup de plaisanciers, mais aussi par de nombreux navires de commerce (cargos, ferries…). Les abords très industrialisés et les rives de Southampton présentent peu d’intérêt pour les plaisanciers.

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dsc_0153Les abords de Southamptom sont très industriels et ne présentent quenpeu d’intérêt

dsc_0136dsc_0132Approche de Southampton

Nous décidons malgré tout de faire une courte pause à la marina de Town Quay (moyennant tout de même 8 £ pour une escale de 4 heures seulement !) afin d’aller visiter le musée du Titanic au sein de la cité de la mer en centre-ville.

dsc_0201Marina de Town Quay , Tarif Prohibitif mais pas le choix pour visiter Southampton
dsc_0161Après le bateau, le bus direction le musé du TITANIC

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En début d’après-midi, nous remontons à bord de notre semi-rigide qui, comme le Titanic, est censé être insubmersible, pour rejoindre un site beaucoup plus calme, la rivière Hamble dont l’embouchure se situe à deux pas de Southampton. Cette rivière mythique fait rêver tous les plaisanciers. Elle a été un haut lieu de la construction navale britannique et on peut admirer un nombre incalculable de bateaux, tous aussi grands, beaux et parfaitement entretenus les uns que les autres. Il existe ici de nombreuses marinas, la plupart assez luxueuses.

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La HUMBLE RIVER, nous croisons quelques milliers de bateaux, tous plus beaux les uns que les autres, le temple du nautisme

Nous faisons escale à Hamble Marina, une nuit facturée quelque 24 £ (soit 30 €) pour notre Zodiac long de seulement 7 mètres… Le petit bourg qui surplombe le port est très bucolique et typique avec ses pubs authentiques et les façades des maisons colorées.

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Humble Marina, le bateau est à quai en centre ville

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Ville pitoresque, typique des petit villages Anglais

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Les PUB,en Angleterre, sont un institution ou la visite est incontournable

dsc_0265dsc_0259dsc_0252Charmés par cet environnement, nous décidons le jour suivant d’aller naviguer dans une rivière voisine appelée Beaulieu. Celle-ci se montre encore plus champêtre que Hamble. Depuis le Solent, son entrée n’est pas très visible, mais son accès est parfaitement balisé et accessible à toute heure. Durant notre progression, nous découvrons de somptueuses maisons disposant de larges pontons privés ainsi que le site de Buckler’s Hard où a été reconstitué le chantier naval sur lequel étaient construits une grande partie des navires de la Navy au xviiie siècle. Le rouge des briques des bâtiments offre un contraste saisissant avec le vert éclatant de la prairie environnante.

dsc_0385dsc_0375dsc_0370dsc_0365dsc_0360dsc_0356dsc_0354dsc_0349dsc_0235dsc_0232 La BEAULIEU RIVER nous dévoile ses paysages champêtre, magnifiques et reposants.Malheureusement c’est une rivière privée, on peut y naviguer mais l’arrêt  et l’acostage y sont strictement interdit , un garde en semi rigide est là en permanence pour faire respecter cette interdiction, il ne nous a pas laché.

Afin d’être au plus près de la sortie du Solent pour notre retour en France, le lendemain matin, nous décidons de passer la nuit à Lymington. La grande marina principale située à l’entrée ne présente pas de charme particulier, nous filons alors au fond de la rivière pour nous amarrer au petit quai situé au cœur de la vieille ville. La journée se termine par une promenade dans ce bourg animé.


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Dernier repas à bord du N-ZO avant le départ programmé pour le lendemain matin


Après avoir soigneusement regardé les prévisions météorologiques, nous quittons Lymington le lendemain matin de bonne heure. Nous devrions être poussés par un vent du nord de force 3 à 4, des conditions convenables pour effectuer cette traversée. Toutefois, au fur et à mesure de notre progression, le vent s’intensifie et passe au nord-est, et la mer forcit pour devenir très inconfortable. Nous mettons finalement un peu plus de 7 heures pour rejoindre Ouistreham dans une mer forte. Les différentes prévisions que nous avions pu lire la veille et le matin du départ étaient visiblement mauvaises, et le vent ne soufflait pas à 10 ou 14 nœuds comme annoncé, mais entre 22 et 25 nœuds, soit force 6 sur l’échelle de Beaufort.

Malgré une traversée de retour chaotique, nous avons été charmés par cette côte anglaise où la vie semble être tournée vers la mer et la plaisance, et où les habitants ont un sens de l’accueil hors du commun.

dsc_0419De retour à Ouisthréam nous reconditionons le N-ZO 700 pour le retour sur la région Parisienne, le retour se passera cette fois ci sans encombre

 

 

Zoom

Zodiac N-Zo 700 Cabin

Le confort à bord

Outre ses qualités marines, le Zodiac N-Zo 700 offre de confortables aménagements bien adaptés au cabotage et à la petite croisière. Sa cabine en est le meilleur exemple. Elle comporte un couchage double de belles dimensions, un petit cabinet de toilette doté de WC marins électriques et de nombreux rangements. Quant au cockpit, il se compose d’un agréable carré en L et d’une kitchenette installée dans le leaning-post et équipée d’un réfrigérateur, d’un évier et d’un réchaud portable. Nous avons ainsi pu passer toutes les nuits à bord et nous avons pris la plupart de nos repas dans le carré. Avec son réservoir à carburant de 310 litres, le N-Zo 700 Cabin dispose d’une confortable autonomie dépassant les 150 milles. Son réservoir d’eau douce de 77 litres est également un gros avantage lors des croisières.

 

Traverser la manche

Les points essentiels à connaître

Peu importe le port de départ et le port d’arrivée (ils sont nombreux), la traversée de la Manche n’est pas à prendre à la légère. Il existe certains points à connaître avant de se lancer. Le clapot y est souvent assez fort, même si la mer peut se montrer très calme à certains moments. Traverser la Manche impose aussi de couper les rails de navigation, et donc de couper la route à de nombreux bateaux de commerce. Cette zone est l’une des plus fréquentées au monde avec un trafic de 200 à 250 bateaux par jour. Il faut également être vigilant face aux ferries qui empruntent des axes transversaux pour desservir les principaux ports anglais et français, en particulier les NGV qui croisent à plus de 30 nœuds en levant un sillage important qui peut se révéler dangereux pour les petits bateaux. La règle veut que les plus petits passent derrière les cargos, et non devant. Ces derniers naviguent en effet bien plus vite qu’on peut l’imaginer. D’autre part, le courant assez sensible dans la Manche est un critère à prendre en compte. En naviguant au compas, il est possible de dériver et de se retrouver à plusieurs milles de son point d’arrivée. Il est bon de savoir qu’au flot le courant est généralement du nord-est, et qu’au jusant il est principalement du sud-ouest.

 

La nav en quelques chiffres

Etape 1 : Ouistreham – Cowes : 124 milles / 7 heures / 230 liltres / vitesse 17,6 nds

Etape 2 : Cowes – Southampton – rivière Hamble : 27,6 milles / 3,5 heures / 52 litres / 7,9 nds

Etape 3 : Hamble Marina – rivière Beaulieu – Lymington : 23 milles / 2,5 heures / 41 litres / 9,2 nds

Etape 4 : Lymington – Ouistreham : 109 milles / 7 heures / 220 litres / 15,5 nds

Total : 283 milles / 20 heures / 540 litres / 14 nds

 

En Partenariat avec :

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  • Ludovic POUVESLE  du Groupe

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Crédit Photos : Bertrand BEAUJEAN

Texte :Bertrand BEAUJEAN