Laurent LAGRUE et Alain PARAVICINI

 

Depuis 2008 nous avons décidé de sortir des sentiers battus et d’aller explorer le monde avec de petits bateaux dans des zones méconnues des plaisanciers Français.

L’aventure a commencé en 2008 par la traversée de la manche de Cherbourg aux îles Scilly (Sud Ouest de l’Angleterre), puis en 2009 nous nous sommes attaqués au tour du Danemark. La beauté des paysages scandinaves nous a poussé, tout naturellement, en 2010 à l’exploration des Fjords Norvégiens de Stavanger à Bergen. 2011 fut pour nous un retour aux sources avec le tour du golfe du Morbihan en petit bateau à fond souple. En 2012 nous nous sommes rendus dans les Anglos normandes au départ de saint Malo pour aller visiter Jersey et Guernesey. En 2013 et 2014 nous sommes resté sur des navigations outre-manche avec un périple qui nous mena de Ouistreham à l’Isle de Wight et de Dunkerques à Londres.

 

Toujours plus loin … Pour le printemps 2017 nous nous attaquons au Cercle Polaire et plus précisement au  SVALBARD , une destination peu connue des français et difficilement accessible en bateau.

 

Le Svalbard

C’est un archipel situé dans l’Océan Arctique à 1000 Km de la côte Norvégienne à proximité du 80ème parallèle. Il est constitué de 3 îles principales s’étendant sur 62 050 Km2 et habité par seulement 2000 habitants environ  concentrés sur la plus grande des îles, le Spitzberg, et plus particulièrement dans la capitale Longyearbyen. Le reste de l’archipel est le domaine des ours blancs avec une population estimée à 3500 individus en augmentation ces dernières années ( Particularité du Svalbard, dans les autres parties du monde sa population à plutôt tendance à décliner).

 

C’est un endroit hostile et désertique sculpté au fur et à mesure des siècles par les nombreux glaciers, les conditions de vie sont rudes, mais le paysage est d’une beauté rare baignée dans une lumière que rêveraient d’avoir tous les photographes. Hormis les ours polaires, on peut y observer des rennes, des colonies de morses et de phoques, des renards polaires et de nombreuses espèces d’oiseaux. Quand à la faune marine, il n’est pas rare d’y croiser Bélougas, Narval, petits rorquals et orques.

 

La navigation est soumise à de nombreuses contraintes et n’y est possible qu’à partir du mois de mai, période où les eaux se libèrent de la glace.

 

I – Situation

 

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II – Le Projet

Mettre à l’eau un zodiac fond souple à Longyearbyen (Capitale du Spitzberg) et explorer l’Isfjord et le une partie du Prins Karls Forland, une navigation d’environ 400 Mn (environ 800 Km)

 

Cette fois nous ne parlons pas de ‘’raid ‘’ mais d’une véritable expédition avec un ensemble de contraintes liées au climat, à la glace, à l’éloignement, à son caractère désertique et bien sur à la présence de l’ours blanc.

Nous préparons cette navigation depuis 2 ans.

 

Pourquoi le Svalbard ?

 

Après avoir navigué un peu partout en Europe et accumulé une solide expérience, nous voulons nous attaquer à une navigation plus technique, mettre à contribution l’ensemble de notre expérience et prouver qu’il n’est pas forcement nécessaire de faire une croisière en paquebot pour découvrir des contrées éloignées.

 

Le Svalbard aussi pour la beauté du paysage, pour avoir la possibilité de rencontrer toutes ces espèces animales que nous ne connaissons qu’à travers les reportages animaliers télévisuels. Puis naviguer au 80 ème parallèle, dans l’océan arctique est le rêve de bon nombre de marins mais malheureusement presque impossible pour la plupart des bateaux de plaisance.

 

Nous profiterons également de notre passage pour constater l’étendue des dégâts du réchauffement climatique. Le fait d’en parler une fois de plus participera à la prise de conscience collective.

 

III – Les Moyens

 

Le bateau

Un bateau de Baroudeur : Bombard C4, bateau à fond souple pouvant être démonté et expédié en caisse.

Ce bateau possède des bandes de renfort sous la quille parfait pour notre programme

bombard c4Il sera motorisé avec 25 CV Suzuki 4 temps aux normes pollutions  les plus strictes.

Le moteur Suzuki DF 25 A d’un poids d’environ 70 Kg sera facilement manipulable à 2 personnes.

 

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Notre ensemble bateau/moteur/équipage

 

navigation oise

Autonomie

Le  Moteur Suzuki DF25 AS consomme environ 8 Litres / heure à 5000 tpm ( des essais moteur et hélices sont prévus courant janvier pour déterminer le choix d’hélice le plus judicieux  pour avoir le ratio litres /milles le plus bas possible).

Avec une vitesse de croisière de 15 nœuds la consommation devrait tourner aux alentours de 2.5 milles par litre d’essence consommé.

Avec l’emport d’une nourrice de 50 litres + 1 bidon de 20 litres, notre autonomie devrait être de 175 mn.

 

Le Matériel spécifique

 

  • Dispositif pyrotechnique anti ours
  • Fusil de gros calibre (obligatoire lorsqu’on débarque à terre, sera loué sur place)
  • Téléphone satellite Iridium
  • Balise de détresse EPIRB
  • GPS portable et cartographie papier très détaillée
  • Tente ‘’tempête ‘’
  • Nourriture lyophilisée
  • Veste de quart, salopette et sous vêtements pour naviguer par des températures inférieures à -5°C

 

IV – Les particularités

L’éloignement

 

Longyearbyen se trouve à 4000 Km de Paris et à plus de 1000 km des côtes Norvégiennes.

Lors de nos différentes étapes nous nous retrouverons à plusieurs jours de navigation des secours les plus proches.

Pour se faire nous mettrons à jours nos différentes formations de secourisme et nous emporterons une pharmacie adéquate ( elle sera réalisée sur les conseils d’un médecin°.

 

Expédition du matériel

 

Nous pensons faire partir l’ensemble du matériel par contener en frêt maritime (moyen le plus économique, devis en cours de réalisation) directement sur un chantier nautique de Longyearbyen . Pour affiner le devis nous attendons l’intégralité du matériel pour en déterminer le volume global ainsi que le poids total.

 

Montage d’un dossier

 

Compte tenu de la difficulté et des dangers que représente cette navigation, les autorités insulaires du Svalbard demande un dossier bien étayé sur le bateau, les dispositifs de sécurité et sur l’itinéraire précis que nous envisageons de faire. Ceci est la première étape à franchir pour avoir l’approbation de l’autorité insulaire sans laquelle aucune navigation n’est possible.

Il faut également fournir un contrat d’assurance pouvant, en cas de problème, couvrir tous les frais engagés pour une éventuelle opération de sauvetage. Dans le cas contraire l’autorité insulaire peut demander une caution assez élevée ( + de  15 000 € ) bloquée sur un compte et  remboursable en fin de séjour. Sans cela aucune navigation n’est possible.  Grâce à notre partenaire April Marine et leur contrat Multisport les frais de  » Search and Rescue  » sont couverts à hauteur de 50 000 €

 

L’Ours Blanc

Chaque visiteur du Svalbard doit être équipé de dispositif pyrotechnique pour l’effarouchement de l’ours et à chaque débarquement être équipé d’un fusil de gros calibre pour se prémunir d’une éventuelle attaque. Les attaques sont rares mais souvent mortelles et l’animal ne doit être abattu qu’en dernier recours (C’est une espèce protégée depuis les conventions de 1973).

Pour se faire nous pouvons louer de l’armement sur place, mais il nous faudra avant de partir nous familiariser aux techniques de tir.

 

V – Période d’exécution et durée de l’expédition

 1 – Climat

t precipitation

pression

ensoleillement 

 

2 – Période déterminée

 

Compte tenu de l’étude des archives Météo nous partirons mi-mai 2017, avant les températures sont trop basses aussi bien en journée que la nuit.

A cette période l’ISFJORD devrait être complètement dégagé des glaces ( cf carte des glaces mai 2015 ci-dessous ).

Il peut subsister par endroit quelques Growlers ( résidu de glace flottant ) mais notre faible vitesse permettra de les éviter.

Nous retenons également cette période du mois de mai car les tarifs des hébergements sont raisonnables et la disponibilité des hôtels plus accessible.

 

3- Carte des glaces

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4 – Durée de l’expédition

 

Notre périple devrait se faire de la façon suivante :

Vol Paris Longyearbyen 2 jours

Prise en compte et préparation du matériel 1 jours

Navigation +/- 10 Jours

Jours de mauvais temps où nous pouvons rester bloqués 3 Jours

Sortie de l’eau et réintégration du matériel pour expédition sur Paris 1 Jour

Vol retour 2 jours

Soit une durée maximum de 19 Jours

 

VI – Notre expédition et l’environnement

Lors de nos diverses navigations, bien qu’utilisant un moteur thermique, nous adoptons une attitude éco responsable afin de laisser un impact minimum de notre passage :

  • Nos navigations ne sont pas des courses, nous travaillons dans des plages de régime moteur ou le ratio Litre / mille nautique est le plus faible.
  • Utilisation du moteurs 4 temps Suzuki DF25AS dernière génération aux normes antipollution les plus strictes
  • Ramassage des détritus flottant quand cela est possible et acheminement vers des lieux appropriés.
  • Les bivouacs sont réalisés afin de ne pas laisser de traces de notre passage.

 

Ce raid nautique sera également pour nous l’occasion d’apporter notre contribution au constat du réchauffement climatique qui semble de plus en plus visible à ces latitudes. Le fait d’en parler dans notre reportage participera, à notre petit niveau, à la prise de conscience collective pour que les bonnes mesures puissent être prises.

Pour résumé je vous propose de découvrir le reportage France 3 régions du Vendredi 27 janvier 2017

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