La préparation de notre expédition au Spitzberg continue.
Attention certaines images peuvent choquer de jeunes enfants
Après nous être initié au tir, nous attaquons maintenant la préparation de notre trousse de secours et l’apprentissage de la suture.
En effet nous allons nous éloigner à plusieurs jours de navigation du seul hôpital de l’archipel et en cas de problèmes il va falloir apprendre à se débrouiller seul. Il n’est pas rare lors de ces expéditions de pouvoir se couper de façon assez profonde soit en chutant ou par la manipulation d’outils tranchants, les couteaux dont nous sommes équipés en sont un bon exemple. Dans ces contrées lointaines il n’est pas possible de déclencher les secours (qui se déplacent en hélicoptère), comme nous pourrions le faire en France, pour une plaie simple d’une dizaine de centimètres.
Nous avons donc sollicité le concours du cabinet médical des Cordeliers de Magny en Vexin ( Dpt 95 ) et l’aide du Docteur Camille RACOUA pour nous enseigner l’art de la suture.
Pour se faire nous nous sommes muni de pieds de cochons dont la peau est très proche de la nôtre.
Equipé d’une pince à aiguille, d’une pince à griffes, d’une paire de ciseaux et d’un scalpel nous avons pu commencer notre initiation.
Le docteur RACOUA nous a enseigné sa technique en commençant par l’anesthésie local des 2 berges de la plaie à l’aide d’une aiguille courte et d’une seringue de xylocaïne.
Nous avons ensuite effectué des points de suture pour refermer le derme et l’épiderme d’une plaie, propre, de 5 cm à l’aide d’un fil a peau et d’une aiguille de 4.0
Le résultat est propre, je ne me débrouille pas trop mal mais il est sans aucune commune mesure avec la suture
réalisée par le docteur RACOUA ….
Lorsque la plaie est moins linéaire, plus écartée et un peu plus profonde il faut parfois commencer par réaliser une suture sous cutanée pour rapprocher correctement les tissus et suturer correctement la partie cutanée. Pour cela nous avons utilisé des fils résorbables de 4.0.
La technique est légèrement différente puisqu’il faut que les nœuds des points de suture se trouvent à l’intérieur pour ne pas gêner la suture cutanée. C’est un peu plus fastidieux mais nous devrions y arriver.
Après un rappel sur les conditions d’asepsie dont nous devons nous entourer pour éviter les risques d’infection (utilisation de gants stériles, désinfection pré et post suture, utilisation d’un champ stérile), nous avons quitté et laissé le docteur RACOUA à ses patients. Nous avons continué l’entrainement seul dans l’après-midi.
Attention, dans la législation Française, la suture est un acte médical qui ne peut être réalisé que par un médecin, hormis, dans certaines conditions exceptionnelles.
Toutefois il existe pour les navigateurs français la possibilité d’être en relation, partout dans le monde, avec un médecin urgentiste qui va pouvoir orienter et conseiller sur les mesures à prendre et les gestes à réaliser. C’est le SAMU de Toulouse, situé à l’Hôpital PURPAN qui en a la charge.
Je vous invite à consulter leur page
http://www.chu-toulouse.fr/-centre-de-consultation-medicale-maritime-ccmm-
Un grand merci au Docteur TRIFFORIOT pour l’organisation de cette formation et au Docteur Camille RACOUA pour sa disponibilité.